On se demande souvent : quelle est l’espèce d’ours la plus rare sur Terre ? Bien que tous les ours soient aujourd’hui menacés par les activités humaines, l’ours le plus rare pourrait bien être… l’ours de l’Atlas (Ursus arctos crowtheri). Peu de gens savent qu’il existait autrefois un ours en Afrique, plus précisément dans les montagnes de l’Atlas au Maghreb. Cette sous-espèce d’ours brun était parfaitement adaptée à cet environnement unique mais a malheureusement disparu au cours du XIXe siècle.
Infatigable randonneur des montagnes
L’ours de l’Atlas (Ursus arctos crowtheri) était une sous-espèce de l’ours brun, spécifique aux montagnes de l’Atlas au Maghreb. Infatigable randonneur, cet ours marron parcourait sans relâche les falaises abruptes et escarpées des massifs montagneux d’Afrique du Nord.
Parfaitement adapté au relief accidenté, il se déplaçait avec agilité et précision sur des territoires pouvant couvrir jusqu’à 140 km². Contrairement à ce qui est souvent mentionné, cet ours ne présentait pas de tâche blanche en forme de croissant sur la poitrine.
Une sous-espèce endémique parfaitement adaptée
L’ours de l’Atlas était une sous-espèce d’ours brun, endémique des massifs de l’Atlas au Maroc, en Algérie et en Tunisie. Apparu il y a environ 1,7 million d’années lors des grandes glaciations, il s’était adapté à la rude vie en montagne, parcourant d’un pas sûr falaises, ravins et plateaux arides.
Cet ours brun était plus petit que son cousin eurasien. Opportuniste, il se nourrissait de plantes, de fruits, de miel, et pouvait s’attaquer occasionnellement à du bétail ou à de petits rongeurs.
L’Origine et l’Adaptation de l’Ours de l’Atlas : Une Énigme Résolue
Pendant longtemps, les scientifiques ont débattu de l’origine de l’ours de l’Atlas. Était-il véritablement une population endémique d’Afrique du Nord ou avait-il été introduit par l’Homme à une période ancienne ?
Les recherches génétiques les plus récentes confirment que l’ours de l’Atlas est bien une sous-espèce distincte, endémique des montagnes du Maghreb et étroitement adaptée à cet habitat particulier. Ses ancêtres seraient arrivés de façon naturelle en Afrique du Nord depuis l’Eurasie, probablement au cours du Pléistocène, il y a environ 1,7 million d’années, lors d’un âge glaciaire où certains cols montagneux étaient traversables.
Cet ours brun s’est ensuite progressivement isolé génétiquement, développant des caractéristiques uniques pour survivre dans son nouvel environnement aride et montagneux.
Disparition et extinction
Autrefois présent dans tout le Maghreb, l’ours de l’Atlas a progressivement disparu au cours du XIXe siècle, notamment à cause de la chasse et de la destruction de son habitat par l’Homme. Le dernier spécimen aurait été tué dans les années 1870, marquant la fin de cette sous-espèce.
Causes multiples de l’extinction
Entre déforestation, surpâturage par les troupeaux, réchauffement climatique et braconnage, l’ours de l’Atlas cumulait tous les facteurs menant à l’extinction. Une étude révèle que le déclin de plus de 97% des forêts primaires dans son aire de vie a condamné ce plantigrade au fil des décennies. Privé de son habitat naturel, sa population avait atteint un seuil fatidique.
Un événement symbolique
Cette disparition rappelle le lourd tribut payé par la biodiversité mondiale aux activités humaines. La destruction et la fragmentation extrêmes des dernières forêts primaires dans le bassin méditerranéen ces 40 dernières années ont signé l’arrêt de mort de nombreuses espèces inféodées à ces habitats fragiles.
Il est urgent d’engager des programmes ambitieux de restauration des habitats naturels en Afrique du Nord, avant qu’il ne soit trop tard pour sauver ces icônes de la méga faune méditerranéenne. Car une fois éteintes, les espèces ne reviennent jamais… L’ours de l’Atlas en est malheureusement désormais le symbole.
L’importance de la conservation et de la sensibilisation
La conservation de la biodiversité est essentielle non seulement pour protéger les espèces menacées comme l’ours de l’Atlas, mais aussi pour maintenir l’équilibre des écosystèmes dont dépendent de nombreuses formes de vie, y compris les humains. La sensibilisation du public à l’importance de la conservation peut jouer un rôle crucial dans la protection des habitats naturels.
Des initiatives éducatives, telles que les programmes scolaires et les campagnes de sensibilisation, peuvent aider à former une génération consciente des enjeux environnementaux et prête à agir pour la préservation de notre patrimoine naturel. En outre, le soutien aux projets de réintroduction et de restauration des habitats peut offrir une lueur d’espoir pour certaines espèces en danger critique d’extinction. Ensemble, nous pouvons faire une différence pour éviter que d’autres espèces ne suivent le même chemin que l’ours de l’Atlas.
Sources : Journal of Ecology